Biographie de Waris Dirie. Fleur du Désert est un film réalisé par Sherry Hormann,
sorti en 2009, basée sur l’autobiographie de Waris : Fleur du désert :
du désert Somalien à l’univers des top-modèles publiée en 1998.
"- Vous êtes une vraie nomade vous. Et quand on vous voit aujourd'hui, vous êtes une top-modèle que tout le monde s'arrache. Alors dites-moi, comment avez-vous commencé? Parlez-moi du jour qui a changé votre vie. Vous êtes entrée dans un fast food, et là ... il y avait un photographe, c'est ça?
- Non, ce n'est pas le jour qui a changé ma vie.
- Pardon? Comment ça?
- Je ne veux plus que l'on rabâche cette histoire de nomade qui devient top-modèle.
- Et bien, c'est ce qui était convenu, c'est ce que les lectrices attendent.
- Si je vous raconte une autre histoire ; vous me garantissez qu'elle sera publiée?
- Je ne peux pas vous garantir quoi que ce soit. Vous savez, nous sommes un des magazines les plus en vue, nous sommes lues partout dans le monde. Très bien, c'est d'accord, je vous écoute, parlez-moi du jour qui a changé votre vie.
SILENCE "
Liyas Kebede, mannequin et actrice Éthiopienne qui a créée Liyas’s
Kebede’s fundation, une fondation destinée à aider les femmes du Tiers-monde ; joue le rôle de Waris Dirie.
Waris Dirie fuit son pays, la Somalie et sa famille pour atterrir
à Londres à ses 13 ans. Elle sera dans un 1er temps « fille »
à tout faire dans la famille de l’ambassadeur de Somalie. Waris est immigrée.
Elle n’a pas de papier, n’a pas le droit de sortir de la maison, ne suit pas d’éducation
scolaire et n’a le droit à aucune relation sociale, ni aucun divertissement
(pas même la TV). Autant dire que durant ces années de travaux forcés, elle
vit dans cette maison séquestrée et ne découvrira Londres, ses rues, sa langue
et bien d'autres choses, que lorsque la famille Somalienne est obligée de
rentrer au pays pour cause de guerre civile.
Waris a maintenant 21 ans, est abandonnée dans cette capitale développée et inconnue par cette famille.
Sans aucun repère, elle survivra grâce à la seule chose qu’elle sait
faire : le ménage.
Tout au long du film, nous faisons la connaissance de cette
âme perdue, non pas dans le désert mais dans cette métropole ; mêlant le vacarme
des transports, les foules étouffantes, l’éblouissement
des lumières électriques et les nuits froides proies de tout crimes. Waris évoluera tant bien que mal, elle réussit à former une
relation sociale avec son amie Marylin qui l’hébergera finalement bien plus d’une
nuit. Elle deviendra mannequin, sera obligée de se marier et de vivre avec un
homme qui a bien du mal à retenir ses
ardeurs et ses pulsions pour obtenir la nationalité Anglaise. Toute son ascension est splendide, tel un conte de fée.
Malgré quelques détails persistants (souvenirs, mal aise, et rendez-vous à
l’hôpital) qui nous rappelle qu’elle a eu une autre vie ailleurs, nous espérons
avec elle, qu'elle trouvera la sérénité
qu'elle recherche.
Elle devient donc mannequin international, figure « black »,
féminine, nommée comme la nomade sauvé par le système du show-biz. Waris a décidé de rester ce qu’elle est et de ne plus faire
croire aux journalistes qu’elle a vécu un conte de fée. Le jour qui a changé sa
vie n’est pas le jour de sa rencontre avec le photographe Terry Donalson (qui
représente Terence Donovan et est joué par Timothy Spall dans la vie réelle).
Non, elle racontera dans une interview pour Marie-Claire le jour où on lui a
enlevé tout plaisir d’aimer et de vivre envieuse. Le film se clôt sur une intervention qu’elle tient devant toute une assemblée (de l'Organisation des Nation Unies) d’homme et de femmes
de nationalité différentes. Il y a des Noires, des femmes voilées, des Asiatiques
et des Blancs. Elle racontera son histoire et deviendra suite à ça « ambassadrice
de bonne volonté » contre les mutilations génitales féminines.
Ce que je retiens du film c’est
cette phrase : « Quand j’étais petite fille, je disais que je ne
voulais pas devenir une femme ; pourquoi si c’est pour être si malheureuse
[…] Essayons de changer ce que signifie être une femme.» ; et les images de l’excision de cette fillette de 5 ans, les
fesses nues sur une pierre du désert, une sorcière en face sortant une lame de
rasoir rouillée par le sang séché et sa mère derrière elle écartant de toutes
ses forces les jambes menues et fragiles de son fruit, de sa chair.
Elle sera
recousue par des épines d’acacia. Plus tard, sa sœur mourra suite à une infection de sa
plaie, son autre sœur mourra lors de son 1er accouchement, le bébé encore
dans son ventre, les hommes la nuit des noces doivent ouvrir la femme avec une
lame, preuve de virginité et de propreté ! Mais ça, à 5 ans, personne ne
vous le dit, on attend juste la veille avec impatience pour avoir double
portion de riz.
Je finirai par un tout petit mot. Comment de tels actes
peuvent –ils encore exister ? Comment cette tradition peut à ce point
mettre en danger physiquement et moralement la vie de son peuple. L’excision, ce n’est
pas seulement priver les femmes de
plaisir, c’est les détruire et les torturer à vie. Et nous autres, femmes nées
dans un pays développé et instruites, il est de notre devoir d’aider tout au
long de notre vie nos sœurs et nos mères du monde entier. Et vous autres,
hommes, il est de votre devoir de vous battre aussi pour le respect des droits
des Hommes et l'égalité homme/femme où vous serez contraint à ouvrir votre
futures femmes à la lame afin de vous créer une progéniture ou de partager votre amour( ?) !
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