samedi 12 octobre 2013

Hôtel Fontfreyde – La Volonté du Bonheur

Exposition du 8 Octobre 2013 au 4 Janvier 2014
34, rue des Gras, 63000 Clermont-Ferrand – Face à la cathédrale
Du Mardi au Samedi de 14h à 19h.
Entrée Gratuite

Témoignages photographiques du Front Populaire 1935-1938


Retour entre les deux Guerres. Paris en Noire et Blanc, Place de l’étoile, Place de la Bastille. Rencontre avec les Français luttant contre le fascisme, manifestant pour pour le 14 Juillet, les droits du travail, mais aussi avec les premières féministes protestant pour le droit de vote au féminin. Portraits des premiers vacanciers Français et des premiers visages célèbres rappelant si bien les 30 Glorieuses : Charles Trenet, Jean Gabin,…


Une touche d’histoire :
L’exposition est un retour sur l’entre-deux guerres, c’est un rappel de nos cours d’histoire du lycée en image entre 1935 et 1938.

En 1935, c’est le début de la division des citoyens en deux camps politiques opposés.
D’un côté, il y a les nationalistes qui préconisent la conciliation face aux dictatures voisines : Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie, Staline à l’Est (et arrivera en 1939 Franco en Espagne)
Et de l’autre, il y a les gauchistes qui réclament la paix et la démocratie. Ils se feront entendre grâce à la montée du Front Populaire créé un an plus tôt qui organisera une manifestation le 14 juillet.


 

En 1936, c’est le 1er gouvernement socialiste de Léon Blum, et il est accompagné de trois femmes dans le gouvernement Français. Ce qui est révolutionnaire pour l’époque. La crise économique due à l’inflation et aux mauvaises récoltes à cause des intempéries va entraîner une suite successive des grèves dans tous les secteurs industriels.


Ce qui se dégage de cette exposition photographique c’est la France en plein changement, mais aussi en pleine incertitude. On voit des manifestations de part et d’autres des deux partis politiques. Et même si l’histoire de la France n’est qu’un vieux souvenir poussiéreux, on entend ce cri de révolte, et l’on ressent ce frisson de crainte. Crainte que la guerre revienne mais aussi crainte des autorités et des décisions du gouvernement français.
Cette sensation est si forte que quelque fois, je me suis demandée si ce n’était pas à cause de la symétrie d' aujourd’hui. La symétrie avec notre situation politique actuelle en France mais aussi en Europe toute entière. La montée du Front National en France, l’explosion de groupe néo-nazis en Europe, le racisme et la discrimination qui se propage peu à peu, la crise économique, l’augmentation du chômage… Finalement, pas besoin d’être un historien pour faire ce rapprochement en observant les clichés en noires et blancs.

Et puis, bizarrement,  il y a aussi ce sentiment d’une époque légères, simple, joyeuses. Les années se sont un peu plus écoulées, nous sommes montés au dernier étage de l’hôtel Frontfreyde et après avoir était impressionné par l’immensité de la cheminée en bois du XIXème siècle, la bonne humeur flotte dans la pièce. La musique de Charles Trenet résonne, « Bonjour, bonjour, les hirondelles, ‘y a d’la joie », les sourires sur les visages des vacanciers et des grévistes nous fait sourire à notre tour. Les photographies sont un miroir de la siciété des années folles, les 30 Glorieuses. Les grévistes sont heureux de faire la grève. Ils dansent, fument des cigarettes, mangent tous ensemble attablés à même sur le chantier, assaisonné de vin rouge et de baguette de pain.   



Tant de simplicité dans la volonté du bonheur, cela fait chaud au cœur.


Pierre Jamet
La douche à l'Auberge de Jeunesse, 1937
Tirage d'époque

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