Exposition du 8 Octobre 2013 au 4 Janvier 2014
34, rue des Gras, 63000 Clermont-Ferrand – Face à la
cathédrale
Du Mardi au Samedi de 14h à 19h.
Entrée Gratuite
Témoignages photographiques du Front Populaire 1935-1938
Retour entre les deux Guerres. Paris en Noire et Blanc, Place de
l’étoile, Place de la Bastille. Rencontre avec les Français luttant contre le
fascisme, manifestant pour pour le 14 Juillet, les droits du travail, mais
aussi avec les premières féministes protestant pour le droit de vote au
féminin. Portraits des premiers vacanciers Français et des premiers visages
célèbres rappelant si bien les 30 Glorieuses : Charles Trenet, Jean
Gabin,…
Une touche d’histoire :
L’exposition est un retour sur l’entre-deux
guerres, c’est un rappel de nos cours d’histoire du lycée en image entre 1935
et 1938.
En 1935, c’est le début de la
division des citoyens en deux camps politiques opposés.
D’un côté, il y a les nationalistes qui préconisent la
conciliation face aux dictatures voisines : Hitler en Allemagne, Mussolini
en Italie, Staline à l’Est (et arrivera en 1939 Franco en Espagne)
Et de l’autre, il y a les gauchistes qui réclament la paix
et la démocratie. Ils se feront entendre grâce à la montée du Front Populaire créé
un an plus tôt qui organisera une manifestation le 14 juillet.
En 1936, c’est le 1er
gouvernement socialiste de Léon Blum, et il est accompagné de trois femmes dans
le gouvernement Français. Ce qui est révolutionnaire pour l’époque. La crise
économique due à l’inflation et aux mauvaises récoltes à cause des intempéries
va entraîner une suite successive des grèves dans tous les secteurs industriels.
Ce qui se dégage de cette
exposition photographique c’est la France en plein changement, mais aussi en
pleine incertitude. On voit des manifestations de part et d’autres des deux
partis politiques. Et même si l’histoire de la France n’est qu’un vieux
souvenir poussiéreux, on entend ce cri de révolte, et l’on ressent ce frisson
de crainte. Crainte que la guerre revienne mais aussi crainte des autorités et
des décisions du gouvernement français.
Cette sensation est si forte que
quelque fois, je me suis demandée si ce n’était pas à cause de la symétrie d' aujourd’hui.
La symétrie avec notre situation politique actuelle en France mais aussi en
Europe toute entière. La montée du Front National en France, l’explosion de
groupe néo-nazis en Europe, le racisme et la discrimination qui se propage peu
à peu, la crise économique, l’augmentation du chômage… Finalement, pas besoin d’être
un historien pour faire ce rapprochement en observant les clichés en noires et
blancs.
Et puis, bizarrement, il y a aussi ce sentiment d’une époque légères,
simple, joyeuses. Les années se sont un peu plus écoulées, nous sommes montés
au dernier étage de l’hôtel Frontfreyde et après avoir était impressionné par l’immensité
de la cheminée en bois du XIXème siècle, la bonne humeur flotte dans la pièce.
La musique de Charles Trenet résonne, « Bonjour, bonjour, les hirondelles,
‘y a d’la joie », les sourires sur les visages des vacanciers et des
grévistes nous fait sourire à notre tour. Les photographies sont un miroir de
la siciété des années folles, les 30 Glorieuses. Les grévistes sont heureux de
faire la grève. Ils dansent, fument des cigarettes, mangent tous ensemble attablés
à même sur le chantier, assaisonné de vin rouge et de baguette de pain.
Tant de simplicité dans la volonté du bonheur, cela fait chaud au cœur.
Pierre Jamet
La douche à l'Auberge de Jeunesse, 1937Tirage d'époque
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